20
janvier
2023
Replay de l’évènement « Marketing d’influence, métaverse, NFT : nouveaux vecteurs de la contrefaçon ? »
Pour celles et ceux qui n’ont pas pu être là, un replay est à retrouver ci-dessous et sur la chaîne YouTube TAoMA Event ✨ 👇
L’occasion de remercier à nouveau nos brillantes intervenantes :
🎤 Delphine Sarfati – Directrice Générale de l’UNIFAB – Union des Fabricants
🎤 Constance Laennec-Cuny – Responsable Propriété Intellectuelle
🎤 Anne Messas – Avocate et Médiatrice, Associée et co-fondatrice de TAoMA Partners
🎤 Anne LAPORTE – Avocate chez TAoMA Partners et membre de TAoMA Influence , une offre de services spécifique créée et proposée par TAoMA Partners
Le prochain évènement TAoMA aura lieu en mars, on vous en dévoile plus bientôt ! Stay tuned ! 🤓
29
novembre
2022
Bataille des NFT : 1-0 pour la Juventus !
Il n’est plus nécessaire de présenter la Juventus de Turin, même pour les profanes en matière de foot !
Si la Juve, pour les intimes, se bat au quotidien sur les terrains de foot, elle n’est pas en reste quand il s’agit de défendre ses droits devant les tribunaux, et avec un certain succès.
Dans le cadre de l’une des premières décisions en Union européenne dans le domaine, la Juve l’a emporté haut la main contre des cartes numériques à jouer authentifiées par NFT.
Petit résumé de la compétition
En 2021, la société Blockeras s.r.l a obtenu l’accord de différents joueurs actifs ou à la retraite pour lancer le projet Coin Of Champion consistant en la réalisation de cartes à jouer à leur effigie et authentifiées par NFT.
L’une des cartes représentait l’ancien avant-centre Bobo VIERI portant son ancien maillot de la Juve.
En 2022, Blockeras lance la commercialisation de ses cartes entrainant l’attaque de la Juventus.
En effet, cette dernière est titulaire de nombreuses marques dont les marques verbales JUVE, JUVENTUS et une marque figurative représentant son célèbre maillot à rayures noires et banches portant 2 étoiles.
La Juve découvrant la production (mintage), la publicité et la mise en vente des cartes authentifiées par NFT contenant ses marques sans son autorisation, elle saisit la cour de première instance de Rome dans le contexte d’une « injonction préliminaire ». Elle considère que ces cartes constituent des actes de contrefaçon de ses marques et de concurrence déloyale.
Pour sa défense, Blockeras fait notamment valoir que les marques invoquées n’étaient pas enregistrées pour les produits virtuels téléchargeables !
Tableau des scores
La cour de première instance de Rome relève que les marques concernent l’équipe de foot italienne la plus performante qui a remporté le plus de compétitions.
Par ailleurs, la Juve a une activité de merchandising généralisée dans différents secteurs (vêtements, jeux, etc.) aussi bien sur le web que dans des magasins physiques dans différentes villes d’Italie.
Ainsi, l’usage de l’image de Bobo VIERI, portant son maillot de la Juve, entraine un usage des marques sans autorisation de la Juventus. Il s’agit d’un usage à des fins purement commerciales et l’autorisation de Bobo VIERI d’exploiter son image portant son maillot devait également faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du célèbre club de foot puisque la réputation de ses marques contribue à la valeur de la carte numérique authentifiée par NFT.
Quant à l’argument de Blockeras selon lequel les marques ne sont pas protégées en classe 9 pour des produits virtuels, la cour l’écarte d’un revers du pied. En effet, elle note que les marques désignent différents produits, notamment en classe 9, qui sont liés aux « publications électroniques téléchargeables ».
De plus, elle précise que la Juve est active dans le monde des crypto jeux, des crypto monnaies et des NFT notamment via des accords avec la société française Sorare.
Elle en conclut donc que la création et la commercialisation des cartes numériques par Blockeras portent atteinte aux marques de la Juve.
Commentaire (non sportif)
En juin dernier, l’Office européen de la propriété intellectuelle (EUIPO) a publié ses « guidelines » relatives aux NFT dans lesquelles il estime que ces derniers relèvent de la classe 9 « parce qu’ils sont traités comme du contenu ou des images numériques ». Il en ressort donc une présomption que les marques pour des produits physiques doivent également être déposées pour les produits virtuels si leurs titulaires souhaitent être protégés pour ces derniers.
Cette décision de la cour de première instance de Rome semble également aller dans ce sens puisqu’elle reconnait la similarité entre les cartes virtuelles authentifiées par NFT avec les « publications électroniques téléchargeables » auxquelles des produits désignés par les marques de la Juventus sont liés. Il est vrai que la cour retient également l’activité marquée de la Juve dans le domaine des crypto jeux et crypto monnaies pour renforcer le risque de confusion dans l’esprit du public.
Néanmoins, si les marques de la Juve n’avaient pas désigné des produits liés aux publications électroniques téléchargeables, nous pouvons nous demander si la cour aurait eu le même raisonnement malgré l’activité du club de foot dans ces nouvelles technologies.
Face aux incertitudes actuelles liées aux NFT, il est donc fortement recommandé d’étendre la protection de ses marques aux produits virtuels, au moins par précaution.
N’hésitez pas à nous contacter pour en discuter et mettre en place une stratégie de marque adaptée à vos besoins !
Jean-Charles Nicollet
Conseil en Propriété Industrielle
17
octobre
2022
Entre arnaque et auto-régulation : le paradoxe du monde des NFT
Author:
TAoMA
La spéculation autour de certains NFT crée la convoitise. C’est ainsi que 5 NFT de la fameuse collection Bored Apes ont été volés pour un préjudice chiffré autour de 2.5 millions de dollars. L’un des NFT vaut à lui seul plus d’1 million de dollars.
Il y a quelques jours, c’est à Paris que plusieurs personnes ont été mises en examen pour ces faits qualifiés d’escroquerie en bande organisée, blanchiment et association de malfaiteurs
L’affaire a commencé par une proposition de « upgrader » c’est-à-dire faire évoluer les fameux NFT pour en faire un gif animé. Un site internet d’hameçonnage faisait partie des moyens.
Ça s’est terminé par un smart contract piégé…qui donnait accès aux NFT. Et le tour était joué.
Le procédé est particulièrement banal : l’hameçonnage, appelé dans le jargon « phishing scam ». Mais les moyens, eux, sont réservés à une élite de hackers, parfaitement rôdés à la Blockchain. Qui sont aussi très jeunes…
Toutefois cet écosystème s’auto-régule aussi. Il est historiquement fondé sur des valeurs fortes d’entraide et de coopération désintéressée de la part des membres. Certains vont jusqu’à se donner pour mission d’assurer la transparence et dénoncer les transactions louches.
C’est là qu’entre en scène un investigateur anonyme, mais célèbre sous son pseudo dans le monde de la Blockchain : ZachXBT.
Zach traque, analyse les transactions, car elles sont visibles dans les Blockchain, retrace les flux de cryptomonnaies et fait les recoupements permettant l’identification de cybercriminels.
Son compte twitter est très suivi.
Il a déjà proposé son aide pour des arnaques célèbres.
ZachXBT déclare sur sa page de crowdfunding Grants, qu’après avoir été lui-même victime, il a décidé de documenter les transactions louches afin d’éduquer et accroître la transparence dans cet espace.
Il expose aussi les influenceurs qui abusent de leur influence pour pousser le public à des transactions opaques, voire malhonnêtes.
Dans cette affaire des Bored Apes il a apporté une aide déterminante à l’OCLCTIC (Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication).
Anne Messas
Avocat à la Cour
10
août
2022
Minecraft refuse les NFT au nom de l’inclusion
Pendant que les juristes et acteurs économiques s’agitent pour s’adapter au marché des NFT et du metaverse, les plus jeunes se réjouissent car un éditeur de jeu et non des moindres a dit non.
Dans son communiqué du 20 juillet 2022, l’éditeur de Minecraft, le jeu vidéo le plus téléchargé au monde, prend position contre la logique de spéculation, de rareté et d’exclusion, qui, selon lui, est véhiculée par l’usage actuel des NFT.
L’éditeur Mojang Studios détenu depuis 2014 par Microsoft, s’inscrit fermement contre l’intégration des NFT au jeu Minecraft, au nom des valeurs d’égalité d’accès aux contenus du jeu et d’inclusion créative.
« NFTs are not inclusive of all our community and create a scenario of the haves and the have-nots. The speculative pricing and investment mentality around NFTs takes the focus away from playing the game and encourages profiteering, which we think is inconsistent with the long-term joy and success of our players. » (« Les NFTs ne sont pas inclusifs pour l’ensemble de notre communauté et créent un scénario entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas. La mentalité de prix spéculatif et d’investissement qui entoure les NFTs détourne l’attention du jeu et encourage le profit, ce qui, selon nous, est incompatible avec la joie et le succès à long terme de nos joueurs. »)
Cette décision est conforme à l’état d’esprit de nombreux gamers qui rejettent les NFT en les associant à un univers de spéculation mais aussi à cause des conséquences graves et non maîtrisées pour l’instant de la blockchain sur l’environnement.
L’univers du web 3.0 n’en finit pas de susciter débat.
TAoMA suit cela de très près.
Stay tuned
Anne Messas
Avocat à la cour